Le 27 mai 2013, la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris condamne une romancière pour atteinte à la vie privée dans son œuvre, lui rappelant « qu’il n’y a pas d’irresponsabilité juridique de l’auteur ».
La romancière et dramaturge française Christine Angot vient d’être condamnée solidairement avec son éditeur Flammarion à payer 40 000 euros au titre de dommages et intérêts à Elise Bidoit, qui n’est autre que l’ex-compagne du concubin actuel de Madame Angot,pour « atteinte particulièrement grave à la vie privée ». Cette dernière a saisi le tribunal estimant que le dernier roman de l’écrivain, Les petits, relatait des événements précis de sa vie personnelle et intime. Lors des débats, il était notamment question de savoir dans quelle mesure un romancier pouvait s’inspirer de la vie de quelqu’un sans lui porter préjudice pour autant. Christine Angot ne niait pas que la source de son inspiration fût Elise Bidoit.
Les juges ont donné raison à la plaignante, arguant qu’un « pan entier » de sa vie « est évoqué dans ses moindres détails, des plus quotidiens aux plus intimes ». Selon Maître Bourdon, conseil de Madame Bidoit, cette décision n’est pas étrangère au fait que, déjà en 2009, les parties s’étaient retrouvées devant la justice, pour atteinte à la vie privée également, par la publication du roman Le marché des amants. La dispute s’était soldée par un accord de 10.000 euros en faveur de Madame Bidoit. Les juges ont en effet estimé que la plaignante était victime de « persécution » de la part de l’écrivain.
Article du Nouvel Obs : http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20130527.OBS0830/christine-angot-condamnee-a-verser-40-000-euros-a-elise-bidoit.html